• Avis d'expert

Le marché du RPA explose !

Par : Nell'Armonia part of Accenture

Le marché du RPA explose !

 

Les logiciels de RPA (Robotic Process Automation) représentent le segment du marché des logiciels d’entreprise qui connaît la plus forte croissance mondiale. Selon le Gartner, leur chiffre d’affaires, en croissance de plus de 63% en 2018 à 846 millions de dollars, devrait atteindre 1,3 milliard de dollars en 2019. Et Grand View Research estime qu’il frôlera les 4 milliards en 2025.

Un succès mondial

La concurrence est intense, tirée en 2018 par cinq fournisseurs principaux de RPA (UiPath, Automation Anywhere, Blue Prism, NICE, Pegasystems) qui contrôlaient presque la moitié du marché.

Pour autant, leur position de leaders est menacée, par de nouveaux entrants qui continueront à pénétrer sur un marché dont l’évolution rapide estompe les frontières entre RPA et les autres technologies d’automatisation, telles que la reconnaissance optique de caractères et l’intelligence artificielle.

Par ailleurs, le rapprochement avec des grands éditeurs de logiciels devrait accélérer encore la croissance du segment. Ainsi, l’éditeur Automation Anywhere a récemment conclu un accord avec Microsoft pour un effort marketing conjoint et un investissement de plusieurs millions de dollars pour accélérer l’adoption des technologies RPA.

Les logiciels RPA séduisent les entreprises du monde entier en raison de la rapidité de leurs cycles de déploiement, par rapport à d’autres options telles que les plateformes de BPM (Business Process Management) ou l’externalisation des processus métiers.

Le succès concerne tous les pays et tous les secteurs, et s’applique à une multitude de cas d’usages différents dans de multiples domaines : finance, ressources humaines, gestion client, supply chain, gestion documentaire, …

Parmi les secteurs les plus avancés quant à l’adoption du RPA, on trouve la banque et les compagnies d’assurance, le secteur des télécoms, les entreprises de services publics : des organisations qui doivent gérer et faire fonctionner de nombreux systèmes hérités et hétérogènes, et qui choisissent les solutions RPA pour assurer des fonctionnalités d’intégration.

 

Certaines multinationales s’affichent en fers de lance du RPA

Ainsi, Schneider Electric a expérimenté le RPA dès la mi-2018, avec des projets pilotes qui ont ouvert la voie à une initiative mondiale en plein déploiement aujourd’hui. Au 1er juillet 2019, Schneider Electric annonçait 170 robots en production et déployés dans les centres de service client, pour la finance, pour les RH et pour la chaîne logistique. Une équipe mondiale pilotée par la DSI a été mise en place pour évaluer l’utilisation du RPA et réduire au maximum les redondances, les demandes de développement de bots émanant directement des métiers.

Chez Bouygues Telecom, ce sont les directions de la relation client et la finance qui sont les plus avancées dans leur adoption du RPA et sont désormais autonomes dans la création de leurs robots.

 

RPA, DPA, BPA : la guerre des acronymes ?

Le secteur de l’automatisation, en plein essor, présente de nombreuses offres logicielles – et leurs acronymes correspondants, RPA, DPA, BPA, … chaque offre promettant de transformer une partie de l’entreprise.

Comprendre la promesse de chaque famille d’offre et son périmètre d’intervention permet d’échapper à la confusion.

 

Les technologies RPA représentent une part importante du marché de l’automatisation

Destinées à une utilisation ciblée et conçues pour automatiser des tâches répétitives, elles permettent de remplacer les efforts humains par des robots qui miment les tâches humaines, pour une efficacité accrue, une réduction des erreurs et des coûts. Cette approche RPA est généralement initiée par les métiers, qui identifient des cas d’utilisation et sous-traitent à des consultants externes ou à des sociétés de services informatiques la mise en œuvre des plateformes RPA et la configuration des robots, du moins pour les premiers proof-of-concept.

A l’inverse, les technologies DPA (Digital Process Automation), qui sont identifiées par le cabinet d’études Forrester comme les successeurs de logiciels de gestion des processus métier (BPM, Business Process Management), permettent d’automatiser un processus de bout en bout. Ainsi, les technologies DPA sont utilisées pour des processus plus longs et plus complexes que les tâches pouvant être gérées efficacement par le RPA. Ces processus contiennent généralement une multitude de décisions qui, si elles utilisaient des technologies RPA, créeraient des robots trop longs et trop difficiles à maintenir.

Le BPM n’est pas une tâche ponctuelle, mais plutôt une activité continue qui implique une réingénierie persistante des processus. S’il implique souvent l’automatisation des tâches au sein d’un processus métier donné, il n’en reste pas moins que le BPM n’est pas une technologie, et que les améliorations de processus peuvent se produire en dehors de l’automatisation, et sans technologie.

L’automatisation des processus d’entreprise, le BPA, pour Business Process Automation, est utilisée par certains experts comme un terme générique désignant l’ensemble des technologies d’automatisation des processus.

Les technologies émergentes élargissent encore la liste des technologies d’automatisation des processus. L’automatisation des processus de renseignement (IPA, pour Intelligent Process Automation) l’IPA représente une évolution du RPA, qui associe une intelligence telle que l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle (IA) pour rendre le processus automatisé « intelligent ».

 

Evolution du RPA : du bot au digital worker

Au Gartner, on observe, à mesure que le marché se développe, que les éditeurs de RPA se tournent déjà vers l’avenir et pensent à des offres plus sophistiquées.

Le couplage avec des technologies cognitives et l’IA permettra d’automatiser des fonctions, et plus seulement des tâches individuelles.

Le Gartner s’attend également à ce que le marché du RPA passe d’offres centrées sur les tâches à une « automatisation plus poussée centrée sur les processus, qui finira par se transformer en orchestration de processus ».

Puisque remettre à plat les processus semble être le sens de l’histoire, avec ou sans l’intervention humaine, « l’automatisation intelligente » est probablement la prochaine étape : c’est-à-dire laisser les machines regarder ce qu’il y a au début et à la fin d’un processus pour qu’elles trouvent ce qui serait le plus efficient au milieu. En clair, évaluer si le processus créé par les humains est bien la façon la plus efficace de s’accomplir d’une tâche donnée.

 

Les organisations continueront à identifier des tâches simples pour le RPA et à s’orienter vers les « digital workers » pour des processus métiers standardisés
Les entreprises achèteront des solutions prêtes à l’emploi pour les tâches, les processus et même les postes qui reposent sur une exécution standardisée. Et elles personnaliseront les solutions d’automatisation pour les processus qui leur sont spécifiques.

Métiers et DSI doivent être associés dans ce chemin vers une automatisation plus poussée, dans un véritable travail de coopération pour créer l’infrastructure nécessaire à la prise en charge des bots RPA, gérer le passage à l’échelle d’un point de vue technique, prendre en charge la sécurité, gérer ces bots à mesure qu’ils proliféreront dans les entreprises, et poser les bases d’une véritable « Digital Workforce ».

Sources principales :
Gartner
SearchCIO
Forrester